« Pendant 24 ans, mes parents étaient propriétaires d’une entreprise familiale. Ma sœur et moi avons été impliquées dans l’entreprise durant une douzaine d’années.
En 2019, mes parents ont décidé de prendre leur retraite. Toute notre vie, on s’était dit, ma sœur et moi, que nous allions reprendre l’entreprise familiale.
Quand on a vu que nos parents souhaitaient quitter, on s’est rendu compte qu’on perdait l’esprit de l’entreprise familiale, que ce qu’on souhaitait au fond, c’était de passer du temps en famille. On a donc vendu l’entreprise.
J’étais enceinte et je me questionnais sur ce que j’allais faire ensuite. Je ne me voyais pas aller travailler pour quelqu’un. Probablement que je serais la pire employée! Je m’imaginais mal faire du 8 à 5, du lundi au vendredi. Ça ne fittait plus dans ma vie.

J’ai grandi dans un modèle où mes parents nous amenaient au travail. Je voulais un mode de vie qui me permette d’être en famille tout le temps, comme ce que j’ai connu. Un mois avant d’accoucher, j’ai vu que la Ferme St-Élie était à vendre. J’ai appelé mon père pour lui demander ce qu’il en pensait. Il m’a dit « Tu ne connais rien en agriculture, tu n’as pas de famille ni d’amis en agriculture. Tu devrais commencer par accoucher et on s’en reparlera ensuite. »

J’ai donc accouché et quelques mois plus tard, j’ai vu que c’était toujours à vendre. J’en ai donc parlé à mon chum. Il m’a dit la même chose que mon père : « Tu ne connais rien en agriculture, tu ne connais personne en agriculture. » Il n’y a que moi qui ne voyais pas de problème à ça!
J’ai rappelé mon père et il m’a conseillé d’aller voir la ferme directement pour me faire une tête.